Nommer ses besoins : plus qu'une simple demande

De nombreuses fois, j’ai pu accueillir dans mon bureau des clients qui ne comprenaient pas ce que signifiait l’expression « nomme tes besoins ». Pour eux, nommer leurs besoins était l’équivalent de dire ce qu’ils voulaient, comme par exemple : « S’il te plaît, peux-tu aller à l’épicerie en terminant de travailler ? » Nommer un besoin n’était pas, à leurs yeux, l’expression de ce qu’ils portaient à l’intérieur d’eux, mais plutôt une action à réaliser, comme un élément sur une liste de tâches.

Prendre soin de soi dans un monde en mouvement

Aujourd’hui, quand les gens consultent des thérapeutes en relation d’aide, comme moi, mes clients ont souvent besoin de réponses immédiates, sans prendre le temps de suivre un processus thérapeutique complet. Malheureusement, dans cette vie qui file à toute vitesse, nous perdons la notion de prendre soin de soi dans l’instant présent et de comprendre « nos besoins » – ce dont nous avons réellement besoin. Quand je parle de nommer « les besoins », c’est le moment de tourner la caméra vers soi-même et de se demander ce que l’on désire réellement.

La diversité des besoins humains en thérapie

En thérapie, les besoins peuvent être nombreux : le besoin de se faire entendre, d’aimer, d’être aimé, d’être reconnu, de se faire voir, de se faire toucher, d’être en relation avec autrui, de se valoriser dans certains rôles, d’être cru dans sa vérité, d’être écouté sans jugement, de vivre selon ses propres normes, de sortir de l’étau, le besoin de l’âme, etc. Les besoins varient grandement d’un individu à l’autre dans mon cabinet. Cependant, ce qui rassemble beaucoup de gens, c’est de constater que peu savent vraiment ce dont ils ont besoin dans la vie, et c’est là que, en tant que professionnelle, mon rôle est de montrer à mes clients où sont leurs besoins et comment les nommer en relation avec autrui.

Surmonter la peur de s'exprimer

Souvent, mes clients me confient qu’ils ont peur de parler parce qu’ils craignent d’être jugés comme égoïstes. Cela me touche énormément d’entendre cela, parce que les difficultés relationnelles commencent avec nous-mêmes. Nos relations sont le reflet de ce que nous sommes ; elles sont là pour nous montrer ce sur quoi nous avons à travailler (selon ma perception). Se prioriser dans la vie ne peut apporter que des bénéfices, car ce ne sont pas les gens extérieurs qui répondront à vos besoins, mais vous-même. Vous êtes la personne qui, dans votre vie, avez tout le pouvoir de répondre à ce que vous voulez vraiment. Peu de gens, spontanément, vous demanderont ce dont vous avez besoin pour être heureux, alors que vous, vous le savez. Vous avez le devoir, dans votre vie, de prendre conscience que prendre soin de ses besoins est un investissement important pour atteindre ce que vous désirez. En prenant soin de vous et de ce que vous voulez réellement, vous serez en mesure d’avoir une relation amoureuse qui vous convient, d’avoir des amis qui vous respectent, d’avoir un travail qui correspond à vos valeurs, d’élever vos enfants comme vous l’auriez souhaité, de vous épanouir en tant qu’adulte, d’avoir une meilleure confiance en soi, de savoir établir des limites là où vous en avez besoin, d’apprendre à composer avec ce que vous voulez vraiment, bref, d’avoir une vie satisfaisante. Mais pour parvenir à ce résultat, vous devez emprunter le chemin de la connaissance de vos besoins, sans quoi il vous sera impossible d’être authentique à 100% envers vous-même.

Étude de cas

Je vous donne un exemple : il y a quelque temps, une cliente est venue me consulter car ça n’allait pas bien dans sa relation de couple et elle envisageait le divorce. À ce moment-là, elle était paralysée par la peur du jugement des autres, ce qui l’empêchait de vivre des années précieuses avec un individu qui ne lui correspondait plus. Elle avait besoin de se retrouver en tant que femme, mais sans son mari. Il était violent avec elle et ne la respectait pas. Elle est donc venue me voir pour reprendre confiance en elle. Petit à petit, au fil des séances, son estime de soi est remontée et elle a entrepris les démarches de divorce. Son ex-mari a été verbalement violent avec elle, mais grâce au chemin thérapeutique qu’elle avait parcouru, elle a été en mesure de rester fidèle à elle-même et elle l’a finalement quitté. Dans cette histoire, cela semble être une fin heureuse, mais je n’ai pas raconté tout ce que cela lui a fait vivre, tout ce que cela lui a coûté en énergie pour arriver à la destination nécessaire à sa reconstruction. Cette situation est partie d’un besoin : celui de se faire aimer à sa juste valeur. Évidemment, elle n’est pas arrivée dans mon bureau en comprenant son besoin clairement ; j’ai dû le démystifier avec elle afin que nous puissions travailler dessus. Aujourd’hui, elle vient toujours me voir et elle est heureuse, cependant elle continue de travailler sur d’autres besoins pour atteindre ses objectifs thérapeutiques.

Notre responsabilité personnelle

En ne donnant pas la responsabilité de son bonheur à quelqu’un d’autre, elle a été en mesure de progresser et de trouver satisfaction dans sa vie. Lorsque vous êtes insatisfait de quelque chose, il est de votre responsabilité de le changer. Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire, mais avec un accompagnement thérapeutique, je suis confiante que vous ferez un bout de chemin pour atteindre vos désirs les plus profonds. Il s’agit de se prioriser et de se faire bien accompagner. Vous n’êtes en aucun cas responsable des événements extérieurs qui peuvent survenir (séparation, décès, accident, etc.), mais vous êtes la seule personne qui peut travailler avec ces événements, comprendre vos besoins et aller de l’avant.

Je vous souhaite une vie remplie d’amour et surtout une vie remplie de la connaissance de vos propres besoins. Je vous le promets, c’est le chemin vers une vie satisfaisante.

Si vous souhaitez approfondir votre compréhension de vos besoins, vous pouvez télécharger gratuitement notre formation de 5 jours, entièrement gratuite.

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Martine Moquin, TRA ᴹᴰ

Thérapeute en relation d'aide ᴹᴰ
Fondatrice et propriétaire de la clinique thérapeutique l'Émergence

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